Un poème de Taras Chevtchenko sera lu en conclusion de la conférence dédiée à l'Europe à 15:10
Taras Chevtchenko, pour nos amis ukrainiens, c’est plus que Victor Hugo pour nous français. C’est le poète héroïque, le premier en langue ukrainienne au 19ème siècle et le plus admiré en Ukraine.
Né serf en 1814 en Ukraine alors sous le joug tsariste, orphelin très jeune et placé chez un peintre, il devient d’abord peintre, puis à St Pétersbourg ses amis peintres se cotiseront pour réunir la somme nécessaire à sa libération.
C’est donc en homme libre à 26 ans qu’il fait paraître son premier recueil de poèmes « Kobzar », (un troubadour qui voyage avec son instrument le kobza, une sorte de luth cosaque). De retour en Ukraine il a découvert la liberté des cosaques zaporogues (guerriers libres de la steppe le long du Dniepr) et sa poésie en sera bouleversée à jamais. S’étant déclaré par ses écrits opposant au régime tsariste, il est arrêté et condamné à 25 ans de service dans l’armée, interdit d’écrire et de peindre par un décret du tsar Nicolas 1er. Interdiction qu’il enfreindra naturellement ce qui le conduira pour 7 années dans une forteresse très dure près de la mer caspienne. Il finira sa courte vie sous la surveillance de la police.
Premier Poète en langue ukrainienne il chante la liberté, il encourage à briser les chaines du despotisme, célèbre l’amour de la patrie, sa patrie dans laquelle il est retourné, mort à 47 ans, où il est célébré chaque année le 9 mars par une cérémonie officielle.
Une biographie de Taras Chevtchenko en français avait été réalisée et publiée par un Français, Durand-Gréville, en 1877 ; celui-ci s’étonnait qu’un poète puisse avoir autant de succès dans les salons des lettrés de St Pétersbourg que dans les isbas des pauvres paysans.
« Le Testament » est le plus connu de ses textes, que chaque écolier ukrainien connaît par cœur. Il a été traduit en français par notre poète breton, Eugène Guillevic, publié en 1964 et à nouveau en 2022 par les éditions Seghers, alors que l’Ukraine envahie par les troupes russes depuis le 24 février dernier se défend avec vaillance et un courage héroïque.
© Catherine Wallisky